Que fait le GAS ?

Le GAS accueil les demandeurs d’asile et les réfugiés qui ne bénéficient pas ou plus d’un accompagnement spécifique. Notre action se déroule à Villejuif (94), et les personnes peuvent nous solliciter dans le cadre de permanences d’accueil les mardi et jeudi soir.

Un accueil géré intégralement par des bénévoles

Très concrètement, le GAS aujourd’hui est constitué d’une petite équipe de professionnels et surtout d’une cinquantaine de bénévoles qui se relaient du lundi au samedi, pendant toute l’année.

  • D’abord pour répondre par téléphone en semaine et recevoir les personnes chaque mardi et jeudi soir au local de l’association, sans rendez-vous, pour exposer leur situation.
  • Pour les accueillir, chaque samedi matin, afin qu’elles choisissent des meubles, de la vaisselle, de l’électroménager et tout un ensemble d’objets donnés par des particuliers, triés en semaine par l’équipe de bénévoles puis livrés à domicile.
  • Pour les aider au dépôt de la demande d’asile, à verbaliser les récits et les accompagner devant l’officier de protection dans le cadre d’un agrément d’observateur devant l’OFPRA
  • Pour les accompagner, en soutien de l’équipe salariée, dans leurs démarches administrative, juridique et sociale
  • A cela s’ajoute un accompagnement individuel auprès des locataires du GAS et un soutien ponctuel dans le cadre du soutien juridique, social et administratif.

Cette approche bénévole est essentielle pour répondre aux besoins, elle est la seule qui autorise la maitrise du temps, qui permet de prolonger de quelques minutes, le temps qu’il faudra, un échange qui est souvent l’un des premiers de cette nature pour ces personnes exilées.

Enfin, ce sont plusieurs milliers de particuliers qui nous soutiennent par leur don en argent ou en objets. Ils nous permettent, au quotidien, de réaliser nos aspirations pour une société plus solidaire, plus empathique, plus forte selon nous lorsqu’elle sait défendre les valeurs de la fraternité dans les moments les plus critiques.

Une expertise assumée par des professionnels en soutien des activités

A la suite de ce premier accueil, les demandeurs d’asile et les réfugiés sont orientés vers une équipe de salariés, aidés de stagiaires et de volontaires en service civique…

  • Une coordinatrice juridique (0,8 ETP), assistée d’un stagiaire, traite des questions liées aux problématiques du droit au séjour, de la réunification familiale, de la naturalisation.
  • Une chargée du relogement et d’insertion vers l’emploi (1 ETP),également assistée d’un stagiaire, aborde l’accompagnement dans et vers le logement.
  • Un ou deux volontaire en service civique accueille et assiste les personnes en faisant le lien entre les remontées des bénévoles et les différents services de l’association qui répondront aux besoins… 

L’accompagnement globale au sein du GAS requiert également une équipe de professionnels dédiée au fonctionnement de l’association, avec un secrétaire général (1 ETP) qui coordonne, avec le Président, l’ensemble des actions de l’association.

Sur le plan financier, un comptable (0,8 ETP), travaille sous la supervision du trésorier. L’équipe comptable est par ailleurs complétée d’une alternante (0,7 ETP).

Un chargé de travaux (0,7 ETP) nous permet ensuite de mieux accompagner les 50 personnes logées par le GAS et d’entretenir un parc immobilier d’une vingtaine de logements.

Enfin, aucune distribution de meubles ne serait possible sans notre équipe de chauffeur-manutentionnaires (1,3 ETP), tous deux réfugiés, qui collectent les dons de meubles durant la semaine auprès des particuliers pour les livrer le samedi.

Un pôle de rencontres et une dynamique qui s’intègre dans les grands défis de société

Collecte et distribution de meubles en économie circulaire, brocantes de quartier, échanges entre bénévoles et exilées de différents horizons et différents milieux… le GAS a toujours eu à cœur de rester une association connectée à la population et de favoriser la solidarité.

Quatre brocantes par an sont organisées, en mars, juin, octobre et décembre, avec la revente des objets récupérés lors des collectes. Bien qu’étant un apport non négligeable à la trésorerie du GAS, ces brocantes sont surtout une occasion de créer du lien social avec les habitants de Villejuif, de leur présenter les activités et de recruter de nouveaux bénévoles… Et, depuis plusieurs années, des associations de parents d’élèves organise des collectes de jouets qui sont ensuite distribués aux enfants des familles accompagnées par le GAS…

En termes de plaidoyer, le GAS est aussi membre de collectifs de défense du droit d’asile et dans la défense de ses valeurs au sein de la société.

Le GAS est ainsi membre de l’Association Nationale d’Assistance aux Frontières pour les Etrangers (ANAFE), il siège au sein du Conseil d’administration.

Il est aussi membre :

  • du Collectif Asile en Ile-de-France
  • de la Coordination Française pour le Droit d’Asile (CFDA)
  • de la Fédération des Acteurs de la Solidarité (FAS) depuis 2011.

Le GAS noue aussi des partenariats plus spécifiques sur certains projets comme avec un groupe d’étudiants de la Clinique du droit de Sciences Po Paris et le centre LGBT ou l’association Primo Levi sur les questions de l’accompagnement des demandeurs d’asile devant l’OFPRA, Solidarités Nouvelles pour le Logement (SNL) sur le logement des réfugiés ou encore Les Entreprises pour la Cité et Solinum dans le cadre d’un consortium de trois années sur l’accompagnement des réfugiés vers l’emploi.

Enfin le GAS travaille également en partenariat constant avec des associations comme la Cimade, le Groupe d’Information et de Soutien des Immigrés (GISTI), le Secours Catholique, Le Comède, Filia, l’ACAT, Welcome 94, Utopia 56, Les champs de Booz, Dom-Asile,  Jesuit Refugee Service…

Notre association a ainsi toujours eu à cœur de porter au sein de la société française les valeurs qui fondent notre action sur le terrain. Ainsi chaque année un rapport d’activité est publié et envoyé entre avril et mai, mis en ligne sur notre site, transmis à nos donateurs, à nos partenaires associatifs et institutionnels.

Des activités historiques qui répondent à des besoins qui ne cessent de croitre

L’accueil, l’écoute et l’orientation de tous les exilés

Le GAS accueille aujourd’hui tout type de personnes migrantes, souvent en situation très précaire, qui se présentent pour demander un conseil, un avis, parfois une couverture parce qu’elles dorment à la rue. Le GAS a su garder cette spécificité qui lui permet d’accueillir les personnes dans le besoin. Que ce soit via le bouche-à-oreille ou le partenariat administratif, notre association n’est pas tributaire d’un cahier des charges établi en contrepartie d’un financement des pouvoirs publics, ce qui lui permet de recevoir tout exilé qui le nécessite.

Chaque permanence reçoit entre 15 et 25 personnes, écoutées par deux bénévoles. L’énormité des besoins est ici flagrante et le GAS s’engage à recevoir toutes les personnes au cours de la soirée, ce qui prolonge souvent les permanences jusqu’à des heures tardives.

Le suivi spécifique de l’aide à la demande d’asile

Le GAS est l’une des premières associations à avoir reçu un agrément de l’OFPRA pour accompagner les demandeurs d’asile devant l’officier de protection en tant que tiers-observateur. Nous sommes donc en mesure depuis 2015 d’aider un demandeur d’asile à l’élaboration de son récit mais aussi de l’accompagner lors de son audition. Cela nous permet donc de rédiger une partie du récit sur le formulaire qui sera ensuite transmis à l’OFPRA, puis de prendre le temps de préparer la personne qui, pour la première fois de sa vie, devant une administration, va devoir raconter en détail les exactions et les persécutions qu’elle a subies.

Cela permet également d’apporter une présence rassurante lors de l’entretien. Nous pouvons également signaler la vulnérabilité spécifique d’un demandeur d’asile comme par exemple, indiquer pour une femme risquant l’excision dans son pays d’origine qu’elle souhaite être auditionnée par un officier de protection de sexe féminin. Enfin, à l’issue de l’entretien avec l’OFPRA, nous pouvons faire des observations qui pourront être reprises devant la Cour Nationale du Droit d’Asile (CNDA), si la personne souhaite faire appel en cas de rejet de sa demande.

Une expertise en matière de réunification familiale

Plus d’un demi-millier de personnes bénéficiaires de la protection internationale sont aidées chaque année au titre de la réunification familiale…

En 2022 au moins 62 ménages, dont 17 femmes, ont pu réunir leur famille après plusieurs années de procédures

→ 40 femmes, 1 homme et 140 enfants, soit 181 personnes ont pu rejoindre leurs proches déjà protégés en France…

Une explosion de la demande a été très significativement ressentie dans les permanences d’accueil. Deux raisons expliquent cette recrudescence : une situation sécuritaire très dégradée en Guinée et en Afghanistan, les deux principales nationalités aidées au GAS, ainsi que la rareté de cette offre d’accompagnement qui fait du GAS l’une des seules structures à le proposer.

Ainsi, beaucoup de réfugiés, lorsqu’ils ont vu aboutir favorablement leur demande de protection, se retrouvent face à une nouvelle urgence, celle de pouvoir faire venir leur famille, restée au pays et souvent en danger. La procédure de réunification familiale est ici spécifique aux personnes bénéficiant d’une protection internationale. Le contexte du départ, que l’administration distingue des motivations dites « économiques », les risques dans le pays d’origine, ici avérés puisque l’État français a octroyé sa protection, sont autant d’éléments qui requièrent une procédure diligente de réunification familiale, laquelle pourrait dans certains cas s’apparenter à la mise à l’abri de la famille. Malheureusement, comme l’ensemble des procédures liées à l’asile, la réunification familiale est, même ici, une procédure longue et complexe, souvent marquée d’un refus par l’administration, refus pourtant régulièrement infirmé en contentieux par la juridiction administrative.

L’accompagnement dans et vers le logement des personnes réfugiées
L’accompagnement vers le logement, la levée des freins à la location pour les BPI

Le GAS n’est pas en mesure de se charger de l’hébergement des demandeurs d’asile. Bien que le droit à l’hébergement des demandeurs d’asile soit très largement défaillant aujourd’hui, ces personnes doivent en principe, dès le dépôt de leur demande, être hébergées par l’État.

En revanche, elles perdent ce bénéfice lorsqu’elles ont obtenu une réponse favorable à leur demande d’asile, véritable libération pour les personnes sur le plan administratif mais début d’un nouveau parcours du combattant sur le plan social. En effet, les nouveaux réfugiés n’ont souvent ni ressources, ni logement. A cela s’ajoute le faible niveau de français, d’étude ou de scolarisation de base mais aussi l’épuisement psychologique combiné au traumatisme subi dans le pays d’origine, autant de facteurs aggravants d’un état de précarité avancé.

L’accompagnement vers le logement vise à orienter les réfugiés vers des structures spécialisées, parfois partenaires, vers des travailleurs sociaux si besoin, en leur expliquant les démarches à suivre. Les réfugiés que nous accompagnons nous sollicitent car ils ignorent l’ensemble des démarches à entreprendre.

Plusieurs centaines de personnes sont ainsi pu être accompagnées vers le logement chaque année.

L’accompagnement dans le logement : l’accès à location en intermédiation locative

Très peu de temps après sa création, le GAS a entrepris de loger directement des réfugiés. Cela s’est traduit par l’obtention d’un agrément préfectoral l’autorisant à fournir des logements dans le cadre de l’intermédiation locative. Aujourd’hui, le GAS est en mesure d’accompagner plusieurs dizaines de personnes dans 24 logements, dont certains en colocation. Très concrètement, le GAS est ici le locataire principal qui loue un logement à un propriétaire, souvent en adéquation avec le projet de notre association. Cependant, environ 40% des logements sont loués à un bailleur social, comme par exemple la Régie Immobilière de la Ville de Paris (RIVP).

L’agrément préfectoral nous autorise ensuite à sous-louer ce logement pour une durée temporaire, en l’espèce via des baux d’un an renouvelable, à un public réfugié. Les locataires sont donc choisis parmi les personnes qui nous ont sollicités dans le cadre de l’accompagnement vers le logement, selon divers critères : précarité avancée – quand la personne ou la famille est hébergée en foyer ou n’a pas de domicile, dort à la rue – ; critère de ressources – suffisantes pour participer au loyer mais insuffisantes pour accéder au logement privatif, même à bas coût – ; critère d’investissement personnel – la personne a déjà entamé des recherches de logements, elle est active dans ses démarches mais fait face à des obstacles liés à son statut, à sa précarité voire à des situations discriminantes au regard de ses origines ou de sa mauvaise maitrise du français.

Chaque locataire bénéficie de l’accompagnement d’un bénévole qui sera souvent un lien privilégié sur le chemin de l’intégration.

L’accompagnement vers l’emploi et la formation

Depuis juillet 2020, nous avons lancé un projet financé par le Ministère du travail dans le cadre du Plan pluriannuel d’Investissement dans les Compétences (PIC). Ce projet, intitulé « Les Entreprises en Val-de-Marne pour l’Insertion et l’Emploi des Réfugiés » (LEVIER), vise à accompagner vers l’emploi environ 230 personnes réfugiées sur trois ans. Nous fonctionnons avec un consortium de trois associations : « Les entreprises pour la cité » (LEPC), porteur de projet, qui est en charge de la formation et de l’insertion des personnes, « Solinum » qui réalise une cartographie numérique des points d’emplois dans le Val-de-Marne à destination des réfugiés, et le GAS qui est en charge de l’identification, de l’orientation vers le projet et de l’accompagnement du public réfugié.

L’économie circulaire au service de la solidarité
Un soutien matériel lors du premier aménagement

Chaque samedi matin l’équipe du « Mobilier solidaire » reçoit des réfugiés en vue de meubler un premier logement social qui leur a été octroyé.

Le GAS, en aidant les réfugiés à se meubler, participe depuis plus de quarante ans à une économie circulaire et solidaire sur toute l’Ile-de-France. Chaque matin en effet, notre équipe de chauffeurs-manutentionnaires récupère dans la région, du mobilier et des objets de particuliers. Ces dons en nature sont ensuite stockés dans le local du GAS, dont le rez-de-chaussée est un véritable garde-meubles tant les besoins sont grands. L’intégralité des objets récupérés sera soigneusement triée afin que, lors de leur visite du samedi, les réfugiés qui aménagent dans leur nouveau et premier logement, puissent se fournir en meubles, en électroménager, en vaisselle, en literie qui seront ensuite livrés à domicile. Il s’agit d’une activité d’entraide bénéfique tant sur le soutien matériel d’un public qui emménage souvent avec des ressources très maigres, que sur le recyclage d’objets qui stimule les élans de solidarité des donateurs, contents que leurs meubles et objets puissent servir à des personnes qui sauront apprécier ce coup de pouce.

Les brocantes : un moment convivial et solidaire avec le quartier

Les objets estimés non prioritaires pour notre public (10% du volume collecté en moyenne) permettent par ailleurs à l’association d’organiser des brocantes, une fois par trimestre, dans la logique du réemploi par une vente d’occasion, mais toujours avec une visée solidaire en vendant à bas prix et en créant de l’animation dans le quartier populaire dans lequel est installé notre local. Ces ventes permettent enfin de dégager des ressources propres pour financer notre activité de collecte et de redistribution.


[1] Statut de réfugié ou protection subsidiaire