Paroles de réfugiés

TEMOIGNAGE DE BINTA, QUI A BENEFICIE D’UN ACCOMPAGNEMENT GLOBAL

Madame B, guinéenne et protégée au titre de l’asile au regard des violences conjugales subies dans son pays d’origine, a été reçue par le GAS en octobre 2018. Réfugiée depuis plus d’un an, désormais bénéficiaires du RSA mais usée par son parcours, elle ne pouvait plus bénéficier du logement mis à sa disposition par l’Etat en CPH lorsqu’elle était encore demandeur d’asile. Souffrant de ne pouvoir faire venir ses enfants laissés au pays, elle était dans un état de procrastination très inquiétant. Le GAS a immédiatement initié une demande de réunification familiale puis l’a logée dans une petite chambre en colocation avec une autre femme réfugiées. La mise en œuvre de la procédure de réunification a incité Madame a rechercher un emploi et elle a commencé à faire des ménages, ce qui lui a permis de s’acquitter de son loyer et d’entamer une procédure de demande de logement social avec le GAS. Deux ans plus tard, ses quatre enfants la rejoignaient en France, créant un soulagement profond mâtiné d’une problématique inédite : la sur occupation de la petite chambre ! Notre association priorise en effet la demande de réunification familiale, au regard de l’urgence dû aux risques pesant sur les familles laissées dans un contexte sécuritaire dégradé, mais n’est pas en mesure d’anticiper les problèmes de suroccupation : une personne seule en France ne pouvant se prévaloir d’un logement social adapté à la famille si cette dernière est toujours au pays. Ce faisant, la famille allait devoir subir pendant de long mois une suroccupation difficile, à laquelle s’ajoutait la difficulté psychologique de retrouvailles familiales après plusieurs années de séparations. C’est ici que la présence réconfortante et bienveillante de nos bénévoles qui accompagnent nos locataires se montre le plus indispensable. Pendant que notre chargée de logement et d’emploi trouvait pour la famille un logement plus spacieux, F. et M, bénévoles au GAS depuis plusieurs années, se relayaient auprès de la famille en tant que médiateurs pour les aider à régler tous les tracas de la vie quotidienne et faciliter aussi l’intégration sociale et scolaire des enfants. En novembre 2022, un logement adapté était proposé à la famille qui, accompagnée et soutenue par nos bénévoles, a pu appréhender cette nouvelle étape de manière autonome et sereine.

FATOUMATA, GUINEENNE

Bonjour, je suis née en Guinée, d’ethnie peule et je suis arrivée en France par le biais de la réunification familiale avec le GAS en aout 2022.

Je suis victime de persécutions de la part des autorités guinéennes, ainsi que ma famille pour les raisons suivantes :

  • A cause de mon ethnie peule
  • A cause de ma détermination de la défense des droits des femmes et des jeunes filles
  • Et de mon activisme politique au sein de l’UFDG (Union des Forces Démocratiques de Guinée), comme ma mère.

A l’âge de 11 ans, mon domicile familial a été saccagé par les forces de l’ordre et des jeunes partisans du RPG (Rassemblement du Peuple de Guinée). J’ai été violée, ma mère violentée et des biens matériels emportés. Suite à cela, ma mère et moi avons été transportées à une clinique et y sommes restées 10 jours. Mon père n’était pas là mais il a appris ce qui s’était passé et quelques jours après, il a fait un AVC. Quelque temps après, il est décédé.

Quelques mois après sa convalescence, ma mère a repris ses activités politiques et sociales, pourtant interdites par le pouvoir en place. Malgré l’interdiction, elle a continué ses réunions. Lors d’une de ces réunions, elle a été arrêtée et emprisonnée avec quelques-unes de ses amies militantes.

Quelques semaines après, elle s’est évadée de la prison grâce à l’aide d’une amie et par la suite, elle a quitté le pays pour la France où elle a obtenu le statut de réfugiée en 2016. Elle a rencontré le GAS à cette époque.

Mes frères et moi avons été confiés à une amie de ma mère. En 2017, j’ai intégré le club des jeunes filles leaders de Guinée, une association qui défend les droits des jeunes filles, club créé par une camarade de classe.

Puis, j’ai adhéré au parti politique UFDG, toujours dans le cadre de la défense des droits des jeunes.

Lors d’une manifestation du mouvement FNDC (Front National pour la Défense de la Constitution), contre le 3ème mandat d’Alpha Condé, j’ai été arrêtée par des agents de la CMIS (Police d’Etat à Conakry), envoyée à la gendarmerie de Hamdalaye avec d’autres jeunes, et mise en garde à vue. J’ai été passée à tabac, accusée d’avoir incité les jeunes de mon quartier à manifester. C’est à cette occasion qu’ils m’ont reconnue comme étant la fille de ma mère. Alors les menaces et les traumatismes ont recommencé. Puis j’ai été libérée.

Le 13 mai 2022, les gendarmes, toujours à ma recherche, ont attaqué une concession voisine de la nôtre, aux alentours de 2h du matin. Lors des coups de feu, une jeune fille nommée Binta a reçu une balle et est décédée avant d’être transportée à l’hôpital. Les gendarmes pensaient qu’il s’agissait de moi.

Entre temps la procédure de réunification familiale engagée par ma mère depuis plusieurs années a enfin eu une suite favorable.  Le 6 août, j’ai pris l’avion vers la France. J’ai pu être accompagnée par le GAS pour finaliser la procédure administrative.

Ma vie a basculé depuis mon adolescence, ma famille dispersée, mon père décédé, ma mère exilée. Je suis restée avec mes frères dans l’angoisse, la peur et les traumatismes.

MAMADOU, MAURITANIEN

“II existe en Mauritanie un conflit entre les Maures et les Négro-Africains (dont je fais partie). Tous les responsables du mouvement des FLAM ont été arrêtés et condamnés. Nous avons protesté et créé une association de défense. J’ai été condamné en 1986 à quatre ans de prison. Quand je suis sorti, c’était le conflit avec le Sénégal et tous les Négro-Africains ont été déportés comme Sénégalais. Là-bas, nous n’avions pas le statut de réfugiés. Nous avons obtenu temporairement l’aide du HCR. Nos conditions pour un retour en Mauritanie ont été refusées. On ne pouvait donc pas rentrer et le Sénégal ne voulait plus de nous. En 1997, je suis venu en France, j’ai été accepté par l’Ofpra car j’avais des preuves de ma persécution. Mais beaucoup de mes amis Négro-Africains persécutés ne peuvent pas produire de preuves. ”

A.D., HAÏTIEN

“Poursuivis et pourchassés par le régime sanguinaire de Jean Bertrand Aristide, mon épouse et moi avons été accueillis chaleureusement en France où le statut de réfugié politique nous a été reconnu le 8 avril 2002.

Nous voudrions, au seuil de l’année 2003 témoigner en guise de remerciement nos plus profondes gratitudes à tous ceux qui nous ont soutenus jusqu’ici. Nous sommes plus particulièrement redevables envers les responsables du GAS.

A l’issue d’une tentative de coup d’Etat imaginaire orchestré par le pouvoir Lavalas le 17 décembre 2001, nous sommes partis d’Haïti en catastrophe le 28 décembre. A notre arrivée le lendemain à l’aéroport d’Orly, nous avons été accueillis par la Secrétaire Générale du GAS. Le même jour, nous avons été placés aux frais de l’association dans un hôtel de la place d’Italie où nous avons passé les fêtes de fin d’année.

Toujours grâce au dévouement du GAS, nous avons été hébergés chez un compatriote dont nous louons la bonté et la générosité.

Ensuite il a été décidé au sein du GAS de mettre à notre disposition un appartement à Antony que nous avons eu à partager avec des amis journalistes haïtiens. Les capacités d’accueil du GAS étant limitées, nous étions obligés d’introduire une demande de logement auprès de la direction de la CIMADE de l’Essonne. Là encore nous avons pu bénéficier de l’appui des responsables du GAS. C’est ainsi qu’au mois de mai 2002 nous avons été admis au foyer international de Massy où nous avons pu profiter de notre séjour pour enrichir notre connaissance tant sur le plan culturel que social.

Nous profitons de l’occasion pour remercier tout le personnel de la CIMADE de leur prévenance envers nous. Grâce à la solidarité de certaines institutions et autorités françaises nous vivons à Longjumeau depuis le 14 décembre 2002 dans un appartement qui nous a été attribué.”

Ajoutons que ce réfugié a aussi trouvé un emploi dans sa compétence.

A.W., HAÏTIEN

“10H du matin. débarqué à Orly avec tous mes documents de voyage (passeport valide frappé du sceau de l’Ambassade de France en Haïti, certificat d’hébergement et autres) j’ai été interdit d’entrer en France par l’officier de l’immigration en poste.

On m’a enfermé dans une cage dans un coin de la sortie principale de l’aéroport puis embarqué à bord d’une voiture de police vers un lieu où je devais attendre mon rapatriement vers Haïti. La communication téléphonique m’était interdite. Accompagné de deux policiers, j’ai traversé plusieurs couloirs avant d’arriver dans un espace gardé par deux agents. A mon arrivée il y avait douze hommes et une femme dans cet endroit. Ils attendaient tous d’être renvoyés dans leur pays. Je venais de faire la connaissance de la zone d’Attente.

Endroit malpropre où l’odeur des toilettes vous monte au nez, sans chauffage ni couverture pour protéger ceux qui y sont contre le froid hivernal. Lieu où des gens se battent pour avoir un peu de nourriture, quoique servie dans des conditions pas trop dignes. C’est l’une des brèves images que j’en ai eue.

Quelques bonnes minutes après mon arrivée, un agent de l’OMI (Office des Migrations Internationales) se présenta à moi. Je lui expliquai ma situation et demandai si je pouvais avoir accès au téléphone. Il m’a acheté une carte et j’ai pu avoir mon premier contact avec l’extérieur. Il me remit également une trousse de toilette avec à l’intérieur une petite serviette, un savon et du papier hygiénique. Après 8 heures passées dans cet endroit maudit, un autre officier est venu m’interroger. Je lui fis part des mêmes informations que j’avais données auparavant à l’immigration. Il me confia qu’il y avait « peut être » eu une erreur et que je devais me préparer à partir : je serais bientôt libre. A 20H, je suis enfin autorisé à entrer en France.

Zone d’attente ou espace d’humiliation ? Je dirais seulement : « heureux celui qui n’y pénètre pas ».”

UNE FAMILLE ALGÉRIENNE

“Intégrisme islamique et pouvoir répressif sont les raisons qui nous ont poussés à l’exil. Arrivés en France nous sommes hébergés chez un compatriote (moi, ma femme et nos trois enfants) dans un petit studio où les conditions minimales ne sont pas réunies. Nous avons vécu de très longs mois d’angoisse et de stress, notre vie habituelle dépassait de loin cette nouvelle situation. Quel cauchemar !

La procédure administrative d’étude de la demande est longue. Le désespoir s’installe en nous petit à petit malgré notre vive force de combat. Que peut-on ressentir lorsque à la fin de la journée les enfants ne cessent de pleurer, car ils n’arrivaient pas à faire leurs devoirs scolaires ? Faute d’espace et dépourvus de table, chaise, documentation… On mange et on dort tous par terre ! Pire encore, la seule lampe qui éclairait ce petit et sombre studio devait s’éteindre tôt empêchant ainsi les enfants de faire leurs devoirs car notre logeur se lève tôt et travaille dur. Le constat de la régression scolaire de nos enfants est encore un autre malheur qui s’ajoute et fragilise davantage notre moral.

Pris d’assaut par un pessimisme total, désorientés, manquant d’informations et de moyens financiers, nous nous retrouvons dans un engrenage infernal. Quel reproche peut-on se faire devant une telle situation dure et alarmante ? “Après la pluie vient le beau temps.”

Suite à la discussion qui a eu lieu avec une représentante administrative municipale à laquelle nous avons fait part du drame et calvaire vécus quotidiennement, celle-ci nous oriente vers l’association dénommée : Groupe Accueil et Solidarité « GAS ». Un rendez-vous nous est vite accordé ; lors de la rencontre avec ses responsables nous avons décrit la situation. Nous demeurons marqués à jamais par cet accueil très attentif qui nous est réservé, un climat de famille a instantanément dominé, des sentiments d’amitié et de fraternité jaillissent de tous côtés. Ce fut un moment pour nous très très fort d’émotion.

Deux jours plus tard, une des responsables nous rend visite et constate le lieu où nous sommes entassés. Au courant de la même semaine le GAS nous attribue un logement. Bien que pour une durée déterminée nous avons accueilli cette nouvelle avec une énorme joie. Depuis une stabilité règne au niveau de notre foyer, nos enfants se sont vite rattrapés dans leur scolarité, le statut de réfugié nous a été reconnu.

Nous profitons de l’occasion pour présenter nos sincères remerciements et salutations à tous ceux qui ont mis leurs logements à la disposition du GAS et nous encourageons vivement d’autres à le faire.”

ZOUBIDA, ALGÉRIENNE

” Comme artiste de cinéma et de télévision, j’étais menacée. On est venu chez moi et on a demandé à mon mari où j’étais. Je devais vivre cachée, déguisée. Ce n’était pas le gouvernement qui me cherchait mais des terroristes. J’ai donc fui en Tunisie. J’ai demandé l’aide du HCR qui m’a renvoyée chez moi. Je me suis de nouveau enfuie suite à des menaces visant mes enfants, puis j’ai contacté France-Algérie et j’ai pu entrer en France. A la préfecture on m’a proposé l’asile territorial, au bout de sept mois j’ai obtenu un certificat d’un an renouvelable. J’ai droit au travail mais je vis dans la précarité, je n’ai pas d’avenir et pas de ressources.”

QUEL ACCUEIL À L’ARRIVÉE?

DES DEMANDEURS D’ASILE HAÏTIENS RACONTENT:

“Difficile de commenter objectivement la situation des demandeurs d’asile quand on l’est soi-même et quand, en plus, on débarque dans un pays que l’on ne connaît pas et dont on ignore le système. Il nous est arrivé néanmoins de projeter un regard sur l’accueil des demandeurs d’asile en France.

Ici, demander l’asile semble signifier, pour plus d’un, “venir déranger les nationaux qui ne voient pas toujours d’un bon œil ceux qui ont trouvé refuge dans ce pays”. Non pas qu’il faille parler de xénophobie dans le plein sens du terme (nous éviterons tout commentaire sur les slogans du FN), mais les regards de certains policiers dans les préfectures sont significatifs et dépassent les remarques verbales, même les plus méchantes.

Viennent ensuite les procédures. Leur longueur tient-elle compte du flot de réfugiés, ou est-elle destinée à décourager ceux qui, après maintes péripéties, ont échoué sur la “Terre de la Liberté”? Quand on est convoqué dans huit mois alors qu’on n’a aucune assurance sur l’obtention du statut de réfugié sollicité, il y a franchement lieu de s’inquiéter.

Entre temps, qui s’occupe de notre logement, de notre nourriture, de nos loisirs (nous y avons droit), de notre vie en général? On serait tenté de répondre : personne, s’il n’y avait ce dévouement sans borne d’associations, telles le GAS, pour venir en aide à ces personnes livrées à elles-mêmes.

Il se dit ici, s’agissant de ces conditions d’accueil des demandeurs d’asile, qu’elles sont le fait d’une administration débordée par des demandes dites, infondées. A l’heure des nouvelles menaces internationales de terrorisme, il importe pour les autorités d’être très vigilantes, mais cela justifie-t-il ces longs délais pendant lesquels le demandeur d’asile se retrouve perdu, aux abois, au bord de la déprime?

Par ailleurs, serait-il vrai qu’on mélange délibérément politique d’immigration et droit d’asile, avec évidemment un mépris flagrant pour les termes pourtant clairs de la Convention de Genève? C’est une question et non des moindres!

En guise de conclusion, il faut remercier ceux qui, en France, ont adhéré aux principes qui consacrent le Droit d’asile. Il faut néanmoins dénoncer les multiples dysfonctionnements d’une machine confrontée à plus d’une dérive. Mais il faut par-dessus tout maudire les gouvernants qui, dans leur pays, contraignent leurs gouvernés à l’exil et, le plus souvent, à toutes les meurtrissures.”

Signalons d’ailleurs que ces réfugiés haïtiens ont obtenu le statut.

JORGE, ARGENTIN

“A Massy, au foyer de la Cimade (où on était accueilli pour six mois, le temps des démarches pour la carte de séjour), quand je regardais par la fenêtre de ma chambre qui donnait sur la rue, la vue était comme un dernier rempart contre la réalité et la peur d’un monde devenu très froid. A cette époque, je vivais dans une sorte d’amnésie permanente, je n’arrivais pas encore à réaliser à quel point le pays était loin. C’est alors que la Cimade, qui nous prenait en charge, nous a proposé des contacts avec d’autres associations de solidarité. C’est comme ça qu’on a connu le Gas. Je me souviens de Marguerite, Jean, Michèle et tous les autres. La rencontre avec le Gas a été une aubaine pour tous ceux qui, pour différentes raisons, cherchaient à “entrer en contact avec les autochtones”, comme on disait entre nous.

Ces gens nous ont aidés à trouver des meubles pour nos HLM, nous ont donné des tuyaux pour du travail, et toutes sortes de renseignements. Mais surtout, ils ont été à nos côtés, avec beaucoup de sympathie et de chaleur. Petit à petit, ils sont devenus nos amis, notre famille, nos frères. Dans ce temps-là, on ne passait pas une journée sans faire un tour à Antony pour voir nos amis. On se parlait français en langage de signes et les gestes et les regards s’entrecroisaient. Pour toujours.”

ISMAÏL, DJIBOUTIEN

En juillet 2001, nous avons reçu un appel téléphonique de notre ami Ismaïl, réfugié djiboutien que le GAS a accueilli dans l’un de ses hébergements en 1985. Ismaïl arrivait alors d’Ethiopie où il s’était réfugié avec son épouse et sa fille, fuyant son pays après une condamnation à 19 ans de prison, en raison de son opposition au régime. Notre ami nous annonce une bonne nouvelle : il vient d’être nommé ministre de la justice et des droits de l’homme. Le remaniement ministériel opéré par l’actuel président, représente un véritable changement dans la politique de son pays. Voici un court extrait de la lettre que nous a écrite Ismaïl juste avant son départ:

“Ce moment du retour pour l’installation à Djibouti, nous l’espérions et l’espérons toujours en vue de clore à jamais cette longue parenthèse de notre vie d’exilés. Mais aujourd’hui cela semble une affaire de quelques jours, voire de quelques heures. Puis ce sera la fin de l’errance, comme le dit la chanson du GAS que j’aime bien entonner pour chasser des déprimes passagères. A cette occasion, je tiens à vous dire, à vous tous les amis du GAS, merci encore et de tout cœur.”

Les dernières nouvelles reçues d’Ismaïl sont bonnes, nos vœux l’accompagnent pour la réussite de la lourde mission qui est aujourd’hui la sienne !

NAJAC, SOUDANAISE

 “Le Soudan est un pays multiculturel, avec une majorité prédominante arabe. Cependant 40% de la population ne sont pas arabisés, donc sont considérés comme inférieurs. J’ai commencé à militer pour les droits de l’homme et le droit à la différence. J’ai fait mes études en France, puis je suis rentrée dans mon pays, mais désormais la charia y était appliquée. J’ai fui en Libye. Quand je suis retournée en 1985 au Soudan, impossible de trouver du travail. Je suis retournée en Libye, mais il y avait des accords entre les deux gouvernements et les opposants étaient pourchassés. Depuis 1995 je travaille ici à la Ligue soudanaise des droits de l’homme en France, en attendant la démocratie là-bas. ”